Je reviendrai comme un enfant
2013, vidéo, 92 min
Sortie nationale le mercredi 26 février 2014
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Synopsis
Une petite communauté inuit de l’Arctique canadien. Nasri est venu rencontrer les habitants d’Igloolik, descendants d’une société de chasseurs aujourd’hui sédentaire. Dans ce village, il découvre que l’esprit des morts est indissociable du monde des vivants et comprend l’importance des noms hérités des ancêtres et transmis de génération en génération.
A small Inuit community in the Canadian Arctic. Nasri has come to meet the inhabitants of Igloolik who belong to a hunting society which is now sedentary. In this remote village, he discovers that the spirits of the deceased are part of the world of the living and comes to understand the importance of names, which pass on the identity of ancestors to the newborns of the community
à propos du film
Née vers 1905 dans l’Arctique oriental canadien, Iqallijuq est une femme inuit qui a vécu le passage de la société traditionnelle nomade à la société sédentaire. En 1973, dans le village d’Igloolik où sa famille s’était installée, elle a raconté à l’anthropologue Bernard Saladin d’Anglure ses souvenirs relatifs à sa conception et sa naissance. Dans ce récit, elle souligne qu’elle était un garçon dans le ventre de sa mère et décrit comment elle est devenue fille au moment de la naissance pour satisfaire la volonté de l’ancêtre dont elle allait porter le nom. Recevoir le nom d’un ancêtre, en effet, c’est aussi recevoir un ensemble de qualités et de prédispositions, au-delà de la distinction des sexes et des genres.
Quand nous sommes partis à Igloolik à la fin de l’été 2009, nous n’étions pas certains que les habitants de cette communauté de 1700 habitants se souviendraient du récit d’Iqallijuq. Nous voulions questionner l’écho de son récit dans ce village où vivent plusieurs de ses descendants.
Au fil des semaines, le tournage a sans cesse déjoué nos attentes. Jacinta et Joyce, deux petites-filles d’Iqallijuq, Katarina, Cindy ou Jimmy racontent l’héritage qu’ils ont reçu de leurs ancêtres et comment ils le transmettent à leur tour.
Une chose est certaine, dans chacune de ces rencontres, la frontière entre passé et présent, ancêtre et nouveau-né, homme et femme, naturel et surnaturel échappe aux repères de la culture occidentale. La parole rend visible la place des ancêtres dans la vie quotidienne – une vie parfois douloureuse, menacée par l’alcoolisme, la violence conjugale et la tentation du suicide.
À travers ces récits, c’est aussi en creux l’image d’une société et d’une culture en profonde mutation qui nous est donnée.
Christian Merlhiot
mon titre
L’anthropologue Bernard Saladin d’Anglure parle d’Iqallijuq et de la transmission des noms dans la culture inuit (Reflet Médicis – 4 mars 2014)
Écouter son intervention :
Complément de programme
Ningiuq
2014, animation, 11 min
En 2009, Rachel Uyarasuk, alors doyenne de la communauté inuit d’Igloolik, évoque les ancêtres dont elle a reçu les noms à sa naissance. Elle explique comment cette transmission a assuré leur retour dans le monde des vivants.