Electricité, Décroissance, Télépathie

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    Mercredi 17 décembre 2014 à 20h
    La fémis, Paris

    Cette soirée a été la dernière séance pointligneplan à la Fémis.

    Explorer les méandres d’une caverne. Trouver un répit à ses souffrances physiques dans une zone boisée délivrée des ondes électromagnétiques. Imprimer mentalement une surface photographique par la seule force de sa pensée. Dissocier l’image et le son et produire une manière d’explosion filmique. Telles sont quelques-unes des propositions des quatre films de cette séance consacrée à l’énergie électrique, à la télépathie et aux fluides obscurs. Au-delà de leur thématique croisée, chacun de ces films opte pour une approche expérimentale originale. Qu’il s’agisse d’un travail de terrain proche du documentaire ou d’un travail d’archive relevant du found footage, ces différents films interrogent le devenir même de l’expérimentation filmique. Qu’est-ce qu’un film expérimental aujourd’hui, sinon la résultante d’une expérience singulière et critique ?

    Erik Bullot

    La Rivière inversée

    Un film de Sophie Valéro
    2012, 16mm, 16 min

    Ce film traite de notre rapport à la mémoire, en mettant en parallèle la visite d’une grotte préhistorique et la disparition progressive des formats analogiques, remplacés par les technologies du numérique. Sans pour autant se positionner contre le numérique, ce film pose la question du sens de celui-ci, dans la mutation qu’il va apporter à notre mémoire, notre passé.

    Zone blanche

    Un film de Gaëlle Cintré
    2014, film numérisé, 21 min

    Souffrant d’un syndrome aigu d’intolérance aux champs électromagnétiques artificiels (SICEM), causé entre autres par les téléphones portables et la Wi-Fi, quatre femmes se voient contraintes de survivre en marge du monde. En pleine montagne, à la recherche de refuges souterrains, le quotidien de ces électro-hypersensibles oscille entre retour à un mode de vie primitif et science-fiction post-apocalyptique. Ne supportant plus la proximité du courant électrique, de batteries ou même de piles, c’est avec une caméra mécanique qu’il a fallu les approcher… Un film sans électricité.

    Detour de force

    Un film de Rebecca Baron
    2014, vidéo, 29 min

    Avant-première

    Detour de force présente l’univers de Ted Serios, veilleur de nuit charismatique à Chicago qui, au milieu des années 1960, a produit des centaines d’images Polaroid par la seule force de son esprit. Basé sur des filmages 16 mm de ses séances photographiques et les enregistrements sonores de ses conversations avec le psychiatre Jule Eisenbud, le film relève davantage de l’ethnographie que de la biographie. Il insiste sur le contexte technologique de cette période comme clé de compréhension des photographies psychiques de Serios. C’est également un document sur les rencontres de la cinéaste avec le matériau des archives, accompagné d’une bande sonore réalisée par Ernst Karel, Kyle Bruckmann et Guiseppe Ielasi.

    Film Quartet/Polyframe

    Un film de Antoni Pinent
    2006-2008, 35 mm, 9 min

    Film Quartet/Polyframe est conçu comme une petite bombe cinématographique qui inquiète la définition du cadre comme unité discrète du film en l’atomisant selon les lois du found footage. Le film utilise des fragments trouvés dans le cinéma hollywoodien, le slapstick ou l’avant-garde. Le cinéma est-il détruit ? Explose-t-il ? Est-il susceptible d’une réanimation ?

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