Séances spéciales / Les rencontres 2017

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    du 28 au 30 mars 2017
    à l’Institut supérieur des Beaux-Arts de Besançon
    et au Frac Franche-Comté
    Entrée libre

    Ces trois journées de rencontres mettront chaque jour en dialogue deux cinéastes. Chaque après-midi, à l’Isba (Institut supérieur des Beaux-Arts), les cinéastes reviendront sur la genèse de leur travail en abordant la relation à la production et aux contextes de diffusion des films. Le soir, ils présenteront leurs films lors d’une séance au Frac.

    Depuis 2010 le Frac et l’Isba proposent une programmation commune de films ou de vidéos réalisés par des artistes et cinéastes contemporains.

    Ces rencontres sont proposées par Sylvie Zavatta, directrice du Frac et Philippe Terrier-Hermann, professeur à l’Isba et membre du collectif pointligneplan.

    Modérateurs des rencontres : Stéphanie Jamet, Philippe Terrier-Hermann et Sylvie Zavatta
    Une coproduction du Frac Franche-Comté et de l’Isba de Besançon, avec le soutien de pointligneplan.

     

    Mardi 28 mars à 14h

    À l’Isba

    Oleg Tcherny et Romain Kronenberg en conversation avec Sylvie Zavatta

    Oleg Tcherny
    Il poursuit depuis les années 1990 une pratique de vidéaste, entre cinéma expérimental et  documentaire, qui questionne la relativité du temps et de l’espace, les subtilités et les vacillements de la perception. Dans ses vidéos, où la figuration glisse vers l’abstraction, le traitement déroutant de l’image et du son induit une dissociation entre le visible et l’audible, entre la perception physique et l’appréhension esthétique du monde.
    Oleg Tcherny est né à Minsk (Biélorussie) il a étudié en Allemagne à la Kunstakademie de Düsseldorf, en France au Fresnoy – Studio national des arts contemporains, et dans plusieurs institutions japonaises dédiées au cinéma et aux média. Il a travaillé avec Daniel Schmid, avec Jean-Marie Straub et Danièle Huillet. Ses oeuvres sont diffusées internationalement, notamment à la Filmwerkstatt (Düsseldorf), à The Office (Paris) ou à la Punta della Dogana (Venise), ainsi que dans le cadre de nombreux festivals (Locarno, Rotterdam, New York et bien d’autres.)

    Romain Kronenberg
    Il étudie la théorie musicale, le Jazz et la composition électro-acoustique au Conservatoire de Genève. Entre 2001 à 2005 à l’IRCAM où il est compositeur et sound designer, il collabore avec des plasticiens tels que Ugo Rondinone et Pierre Huyghe, qui l’ouvrent à la vidéo. En 2005, il présente sa performance Dérive à la Fondation Cartier et au Palais de Tokyo, à la fois concert et tournage de la vidéo éponyme au style contemplatif et hypnotique.
    Dans ses projets récents, à la fois rigoureux et ambigus, Romain Kronenberg travaille sur
    l’idée de renouvellement (et de renaissance) qui saisit un monde en plein changement de
    paradigme. Il imagine des récits où coexistent, sans manichéisme ni même rapport dialectique mais plutôt en surimposition, des notions opposées, incarnées soit par des
    territoires ou par des personnages.
    Il a notamment exposé son travail au Centre Pompidou, Palais de Tokyo, International film festival Rotterdam, Loop Barcelone, Salt Galata Istanbul, Hiroshima art document…

     

    Mardi 28 mars à 20h

    Au Frac (salle de conférences)

    Ephèbes et courtisanes, Oleg Tcherny, 2004
    Éphèbes et courtisanes, Oleg Tcherny, 2004

    La linea generale

    Un film de Oleg Tcherny
    2010, 16 min

    Avec un fragment de Galileo Galilei, lu par Giorgio Agamben. Le titre de l’oeuvre est emprunté à un film de Sergueï Eisenstein qui témoigne de la collectivisation de la Russie soviétique. Il évoque les débuts du modernisme, la transition qui s’ensuivit, et sous-entend une reconsidération de l’avenir en tant que continuum sensible.

    Éphèbes et courtisanes

    Un film de Oleg Tcherny
    2004, 26 min

    Le Livre des tendances amoureuses de Al-Jahiz suscite une controverse dans un étrange bar parisien.

    Flashback Legion (Quant aux soldats romains)

    Un film de Oleg Tcherny
    2016, 23 min

    Le jour qui progresse peu à peu sur la scène fait apparaître des formes changeantes, presque en mouvement. On découvre comme une masse humaine dans la forme étrange de cet épais tissu rose à mesure qu’il s’éclaire, et les visages derrière prennent vie, le regard tendu vers un événement en hauteur qui reste hors cadre.

     

    Mardi 28 mars à 21h30

    Au Frac (salle de conférences)

    Rien que de la terre, et de plus en plus sèche, Romain Kronenberg, 2016
    Rien que de la terre, et de plus en plus sèche, Romain Kronenberg, 2016

    Rien que de la terre, et de plus en plus sèche

    Un film de Romain Kronenberg
    2016, 18 min

    Deux jeunes hommes sont installés dans le désert. Aucune âme à l’horizon. Ils attendent le retour d’un troisième homme parti en éclaireur. Les deux équipes restent en contact grâce à des radios. L’éclaireur explique le chemin qu’il accomplit, et l’étendue désertique toujours plus vaste devant lui. Il raconte l’espoir qu’il place dans chaque pas qu’il fait.
    Les deux jeunes hommes restés en arrière écoutent ; ils projettent leurs espoirs dans le futur et l’autre côté du désert. Mais la qualité du signal radio commence à faiblir. Des crépitements se font entendre sur la liaison. De plus en plus fortement. D’abord indéchiffrable, la voix finit par disparaitre. Les deux jeunes hommes se retrouvent dès lors seuls et sans nouvelles. Doivent-ils se lancer en avant ? Rester où ils sont ? La réponse qu’ils imagineront est finalement un paradoxe : que croire est aussi essentiel qu’est la conscience que croire est vain.

    La forme de son corps avec l’excès de sable

    Un film de Romain Kronenberg
    2017

    Un jeune homme, qui a choisi l’élan de l’exil, voyage à bord d’un cargo à travers les océans. Grâce à une radio, il reste en contact avec des hommes rencontrés sur la route peu après le départ. Il leur raconte le déclin de sa terre natale, leur parle d’espoir et de peur. Bientôt, le signal radio est perdu ; la distance qui le sépare de la terre est trop grande. Alors seul, le jeune homme évoque torpeur et espoir, passé et futur, carte et compas que symbolise la mer fendue en deux par le mouvement du cargo dans une traînée d’écume.

     

    Mercredi 29 mars à 14h

    À l’ISBA

    Saodat Ismailova et Marie Voignier en conversation avec Stéphanie Jamet

    Saodat Ismailova
    Née en 1981 à Tachkent (Ouzbékistan), diplômée de l’Institut national des Arts de Tachkent. Son travail est consacré à ramener à la surface l’âme d’Asie centrale en créant des mythes modernes qu’elle catapulte avec le passé récent de la région. Inspirée par les mythes et croyances séculaires, elle construit des ponts entre le passé et le présent, retraçant un passé spirituel qui est en train de disparaître.
    Formée au documentaire et au cinéma narratif, Saodat Ismailova concentre à présent son
    travail sur l’art audiovisuel, faisant souvent référence aux archives et à l’anthropologie. Elle a notamment présenté son travail au Festival de Cannes, à la Berlinale, à la Biennale de Venise, et aux festivals de film d’Edimbourg et de Seattle. Elle travaille à présent à Tachkent et en France, où elle est étudiante au Fresnoy – Studio national des arts contemporains.

    Marie Voignier
    Née en 1974, elle est une artiste qui vit et travaille à Paris. Elle réalise des films depuis sa sortie de l’école des beaux-arts de Lyon en 2004. Ses films ont été montrés récemment
    dans plusieurs expositions : le 18ème Prix de la Fondation d’entreprise Ricard, Paris (cur. Isabelle Cornaro), Realness, au Nouveau Musée National de Monaco, Une histoire des années 80 à nos jours au Centre Pompidou, Paris/Haus der Kunst, Munich (cur. Christine Macel) ou encore North Korean Perspectives au Museum of Contemporary Photography, Chicago. Ses films ont également été présentés à New York (Museum of the Moving Image), Paris (Le BAL, le Centre Pompidou) ou Londres (ICA). Elle a participé à la Triennale du Palais de Tokyo, à la Biennale de Berlin (2010) et participe à la biennale de Venise 2017.
    Son dernier film, Tinselwood, a été montré à la Berlinale en 2017.

     

    Mercredi 29 mars à 20h

    Au Frac (salle de conférences)

    Stains of Oxus, Saodat Ismailova, 2016
    Stains of Oxus, Saodat Ismailova, 2016

    Stains of Oxus

    Un film de Saodat Ismailova
    2016, 22 min

    Cette oeuvre évoque un voyage onirique le long du grand fleuve d’Asie centrale Amou-Daria, connu dans l’Antiquité grecque sous le nom d’Oxus.
    Un voyage qui montre la transformation du paysage et témoigne des gens qui habitent ses rives, depuis les hauts plateaux du Tadjikistan jusqu’aux plaines désertiques d’Ouzbékistan, où le fleuve se termine. Une collection de rêves qui, selon la tradition locale, sont partagés avec l’eau du fleuve – un rituel que l’on pratique tôt le matin – est captée et révélée à l’écran.

     

    Mercredi 29 mars à 21h30

    Au Frac (salle de conférences)

    Hinterland, Marie Voignier, 2009
    Hinterland, Marie Voignier, 2009

    Le terrain était déjà occupé (le futur)

    Un film de Marie Voignier
    2012, 16 min

    Face à un terrain, enquêtant sur les différentes façons d’aborder un espace en vue de sa construction, un géomètre, une urbaniste, un paysagiste expriment tour à tour leur vision et expliquent leur pratique, faisant éclater la perception simple d’une étendue déployée.
    Pour cette oeuvre vidéo, Marie Voignier s’est inspirée des documentaires sur l’architecture qu’Eric Rohmer a réalisés avec Jean-Paul Pigeat, pour la télévision, dans les années 1970.

    Hinterland

    Un film de Marie Voignier
    2009, 49 min

    Hinterland démarre avec une sobre citation : « En Allemagne, il fait gris et froid, et tout le monde n’a pas le temps ou l’argent pour partir dans les îles lointaines, alors j’ai pensé qu’il fallait faire venir les Tropiques à domicile ». C’est une phrase du fondateur de « Tropical Islands », un gigantesque centre de vacances totalement artificiel construit dans une immense bulle architecturale dans une région isolée d’ex Allemagne de l’Est. (…) Comme à son habitude, Marie Voignier prend son temps pour filmer, enchaînant les plans maîtrisés en laissant parler les images, qui finissent par laisser filtrer une sorte de torpeur, un vague ennui inhérents à ce simulacre en dur.
    Cependant, ce rêve contraste avec le monde extérieur, réel, sa cruauté, au sein duquel la caméra de l’artiste va enregistrer quelques portraits et témoignages d’habitants à la proximité du centre : chômage, ennui, temps gris. On comprend progressivement que c’est sur des blessures de l’histoire que s’est construit ce projet, puisque le site est une ancien base militaire russe, dont les traces en ruines, (à la Stalker de Tarkovski, cette fois) hante les alentours, mais aussi la mémoire des habitants. C’est ici que le film s’avère passionnant, dans sa capacité à faire entrer l’histoire et ses traumatismes, de manière presque naturelle. (Guillaume Desanges)

     

    jeudi 30 mars à 14h

    À l’Isba

    Mati Diop et Sébastien Lifshitz en conversation avec Philippe Terrier-Hermann

    Mati Diop
    Né en 1982, elle vit et travaille à Paris. Elle est réalisatrice et actrice. Formée au Fresnoy (Studio national des Arts contemporains), Mati Diop a réalisé quatre courts-métrages et un moyen-métrage qui reçoivent le Martin E. Segal – Emerging Artist Award du Lincoln Center (EU) en 2016. Mille Soleils (2013), Big in Vietnam (2011), Snow Canon (2010) et Atlantiques (2009) ont été sélectionnés et primés dans des nombreux festivals internationaux comme la Mostra de Venise, le festival de Toronto, le festival de Rotterdam, la Viennale, le festival Indie Lisboa, ou le FID Marseille. Ils ont également été programmés au MoMA et au Moving Image Museum (EU).
    En tant qu’actrice, Mati Diop a joué dans Hermia y Helena de Matias Piñeiro (2015), Fort Buchanan de Benjamin Crotty (2014), Simon Killer d’Antonio Campos (2012) et Trente-cinq rhums de Claire Denis (2008).

    Sébastien Lifshitz
    Né en 1968, il étudie l’histoire de l’art et travaille dès 1990 dans le milieu de l’art contemporain puis se dirige vers le cinéma en 1994 en réalisant plusieurs films de fictions et documentaires récompensés dans de nombreux festivals.
    En 2012, le documentaire Les Invisibles est présenté en Sélection Officielle au Festival de Cannes et obtient l’année suivante le César du Meilleur Documentaire. Après Les Corps ouverts en 1998 et La Traversée en 2001, il retrouve pour la troisième fois la Quinzaine des Réalisateurs en 2016 avec Les Vies de Thérèse.

     

    Jeudi 30 mars à 20h

    Au Frac (salle de conférences)

    Mille soleils, Mati Diop, 2014
    Mille soleils, Mati Diop, 2014

    Atlantiques

    Un film de Mati Diop
    2009, 15 min

    À la nuit tombée, autour d’un feu, Serigne, jeune dakarois d’une vingtaine d’années, raconte à ses deux amis son odyssée clandestine.

    Mille soleils

    Un film de Mati Diop
    2014, 45 min

    En 1972, Djibril Diop Mambety tourne Touki Bouki. Mory et Anta s’aiment. Les deux jeunes amants partagent le même rêve, quitter Dakar pour Paris. Au moment fatidique, Anta embarque. Mory, lui, reste seul sur les quais, incapable de s’arracher à sa terre.
    Quarante ans plus tard, Mille Soleils enquête sur l’héritage personnel et universel que représente Touki Bouki. Que s’est-il passé depuis ? Magaye Niang, le héros du film, n’a jamais quitté Dakar. Et aujourd’hui, le vieux cowboy se demande où est passée Anta, son amour de jeunesse.

     

    Jeudi 30 mars à 21h30

    Au Frac (salle de conférences)

    Les vies de Thérèse, Sébastien Lifshitz, 2016
    Les vies de Thérèse, Sébastien Lifshitz, 2016

    Les Vies de Thérèse

    Un film de Sébastien Lifshitz
    2016, 55 min

    Thérèse Clerc est l’une des grandes figures du féminisme militant. Du combat pour l’avortement à l’égalité des droits entre les hommes et les femmes en passant par les luttes homosexuelles, elle a été de toutes les batailles. Elle apprend aujourd’hui qu’elle est atteinte d’une maladie incurable et décide de jeter un dernier regard tendre et lucide sur ce que fut sa vie, ses combats et ses amours.

     

     

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