Séances spéciales / Les Rencontres 2016

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    Du mardi 29 au jeudi 31 mars 2016
    Frac Franche-Comté / ISBA de Besançon / Cinéma des 2 scènes / Le Kursaal, Besançon

    Poursuivant leur programmation commune autour des films d’artistes, le Frac et l’ISBA, avec le concours de pointligneplan proposaient trois jours de rencontres et de projections.

    Chaque jour, au Frac ou au Kursaal, 2 cinéastes discutaient avec Vanessa Desclaux, commissaire d’exposition, puis présentaient une sélection de leurs films. Les cinéastes revenaient sur la genèse de leur travail en abordant la relation à la production et aux contextes de diffusion de leurs films. Par ailleurs, la question du récit, problématique de l’exposition Légende en cours au Frac, constituait l’un des axes de réflexion de cette édition.

    Ces rencontres étaient proposées sous la direction de Sylvie Zavatta, directrice du Frac et Philippe Terrier-Hermann, professeur à l’ISBA et cinéaste membre du collectif pointligneplan.

    Une coproduction Frac Franche-Comté, ISBA de Besançon, avec le soutien de Cinéma des 2 Scènes et de pointligneplan.

     

    Mardi 29 mars de 14h à 17h30

    Le Kursaal

    Conversation : Gaëlle Boucand et Randa Maroufi, avec Vanessa Desclaux

    Gaëlle Boucand
    Après ses études aux Beaux-Arts de Paris, Gaëlle Boucand déménage à Berlin. Depuis 2010, sa pratique se concentre sur la réalisation de films situés à mi-chemin entre art contemporain et cinéma. Son premier film, Partis pour Croatan s’intéresse à l’utopie des free party. Il est présenté en version exposition au Musée d’Art Moderne de Paris et sera suivi d’une version long métrage. Son deuxième film, JJA – premier volet d’une trilogie – dresse le portrait d’un exilé fiscal au caractère singulier. Il reçoit la mention du Grand Prix de la compétition française au FID Marseille 2012 ainsi que le Grand Prix du festival Coté Court de Pantin et est diffusé au sein de multiples institutions artistiques. Depuis 2014, Gaëlle enseigne périodiquement le film et la vidéo à l’Institut Supérieur des Arts de Toulouse. En 2015, elle co-fonde la société de production Elinka Films et termine Changement de décor, deuxième volet de la trilogie amorcée avec JJA, présenté notamment aux états généraux du documentaire de Lussas.

    Randa Maroufi
    Née en 1987 à Casablanca. Diplômée des Beaux-Arts de Tétouan et d’Angers, puis poursuit un post-diplôme au Fresnoy. Randa Maroufi, s’intéresse à la mise en scène des corps dans l’espace public ou intime. Une démarche souvent politique, qui revendique l’ambiguïté pour questionner le statut des images.
    Son travail se traduit à travers la photographie, l’installation, la performance, le son et le film.
    Elle a déjà présenté son travail à l’Institut du Monde Arabe, au Salon de Montrouge à Paris, à la Biennale de Marrakech 2014 ou bien au Brandts Museum au Danemark. Ses films ont été projetés à l’International Film Festival Rotterdam, au MOMA à New York et au festival Courtisane à Gand.

    Vanessa Desclaux
    Commissaire d’exposition indépendante, enseignante à l’École Nationale Supérieure d’Art de Dijon, Vanessa Desclaux a récemment complété un doctorat en Curating au Goldsmiths College de l’Université de Londres. Son projet de doctorat interroge les conditions au sein desquelles la pratique curatoriale et la figure du commissaire d’exposition opèrent et se transforment aujourd’hui. Ses projets récents incluent Se Prendre au jeu : rêves, répétitions et autres détours, au Frac Franche-Comté (2015), Une exposition qui bégaie, au CRAC Alsace (2014), et Anna Barham, Agnès Geoffray, Nathania Rubin à la galerie Jousse Entreprise dans le cadre du festival Nouvelles vagues du Palais de Tokyo (2013). En 2014, elle publie également un livre intitulé Matt Mullican Projection Landscapes, édité par If I Can’t Dance I Don’t Want To Be Part of Your Revolution à Amsterdam.

     

    Mardi 29 mars à 18h

    Cinéma le Kursaal

    The Park

    Un film de Randa Maroufi
    2015, 14 min

    Une lente déambulation dans un parc d’attraction abandonné au cœur de Casablanca. Le film dresse un portrait de jeunes qui fréquentent ce lieu et met en scène ces durées de vie, minutieusement recomposées et souvent inspirées d’une d’image trouvée sur les réseaux sociaux.

    La grande Safae

    Un film de Randa Maroufi
    2014, 16 min

    Le film s’inspire librement d’un personnage connu sous le nom de La Grande Safae. Travesti, il a passé une période de sa vie en tant qu’employé de maison dans ma famille, qui ignorait son identité sexuelle “réelle”.

    Abi Laâziz

    Un film de Randa Maroufi
    2013, 15 min 30

    Nada, jeune étudiante de 22 ans éduquée dans un milieu conservateur, transgresse tous les principes de sa famille pour vivre sa jeunesse comme elle le désire.

     

    Mardi 29 mars à 20h

    Cinéma Le Kursaal

    JJA

    Un film de Gaëlle Boucand
    50 min, 2012

    Un homme de 85 ans, isolé dans sa luxueuse propriété, raconte l’histoire de sa réussite économique et les raisons de son exil en Suisse. Les multiples différends qui l’opposent à des personnes plus ou moins proches scandent son récit, qui se déploie en alternance d’un jour à l’autre, d’un bout à l’autre de sa résidence.

    Changement de décor

    Un film de Gaëlle Boucand
    50 min, 2015

    Trois ans plus tard, JJA supervise la rénovation intérieure de sa propriété. Satisfait de sa nouvelle maison, il convie différentes personnes à venir la visiter. JJA et Changement de décor constituent les deux premiers volets d’un portrait en trois actes.

     

    Mercredi 30 mars de 14h à 17h30

    Frac/salle de conférence

    Conversation : June Balthazard et Christelle Lheureux, avec Vanessa Desclaux

    June Balthazard
    Née en 1991 à Montbéliard, elle est diplômée de l’ISBA de Besançon en 2015. Actuellement, elle y est assistante pédagogique. Elle a également étudié à la HEAD Genève dans le département Cinéma/cinéma du réel. Elle a réalisé plusieurs courts-métrages dans lesquels elle questionne la limite entre documentaire et fiction et avec comme thématique de prédilection l’imaginaire. Elle participera prochainement à l’exposition Liaisons équivoques au Musée de Dole.

    Christelle Lheureux
    Artiste, scénariste et cinéaste française, née en 1972 à Bolbec. Cinéaste et artiste formée aux Beaux-arts de Grenoble et au Fresnoy, elle réalise de nombreuses résidences en Asie et enseigne à la HEAD Genève depuis 2006. Elle collabore à ses débuts avec d’autres artistes, dont le cinéaste thaïlandais Apichatpong Weerasethakul. Ses installations vidéo et films sont présentés dans de nombreuses expositions et biennales en Europe et en Asie, puis dans des festivals de cinéma (Pantin, Brive, Rotterdam, Turin, Indie Lisboa, WFF Bangkok, FNC Montréal, BAFICI Buenos Aires, Valdivia au Chili pour les plus récurrents).

     

    Mercredi 30 mars à 18h30

    Le Kursaal

    Le bâton de Siwak

    Un film de June Balthazar
    2015, 10 min

    Demanay est un griot sénégalais des temps modernes alors que son neveu Fara, commercial dans une boîte de nuit, ne garde de sa culture d’origine que son prénom. En l’espace d’une journée, les deux hommes vont chacun dans leur univers vivre une aventure bouleversante qui va finalement les mener l’un à l’autre. Une réflexion sur les clichés, qui partant d’eux, prend le pari de les déjouer.

    Mathias et la fonte des neiges

    Un film de June Balthazar
    2016, 10 min

    Mathias a huit ans et suit une thérapie par le jeu. Y a-t-il un devenir possible parmi les gens de la vraie vie ? Encore faut-il apprendre à sortir de sa grotte. Mathias joue pour de vrai une histoire de vie ou de disparition.

    En avant jeunesse

    Un film de June Balthazar
    2016, 20 min

    Alexis invite sa petite amie, June, en Haute-Saône profonde pour lui présenter sa grand-mère. Dans cette exploitation agricole à l’abandon, l’espace en friche laisse deviner un contexte morose mais ouvre des perspectives surprenantes. Une fable contemporaine sur une jeunesse qui raconte elle-même son histoire

     

    Mercredi 30 mars à 20h

    Le Kursaal

    La Terre penche

    Un film de Christelle Lheureux
    2015, 53 min


    Une petite station balnéaire hors saison. Thomas revient après une longue absence. Adèle est agente immobilière, elle s’endort souvent. La terre penche alors vers la plage et les dunes, à la rencontre de méduses, de moutons et de fantômes. La terre penche, comme Thomas vers Adèle et Adèle vers Thomas.

    La Maladie blanche

    Un film de Christelle Lheureux
    2011, 43 min

    Un soir de fête dans un village isolé des Pyrénées. Un père et sa fille de cinq ans, Myrtille. Des adolescents, un chasseur, un berger, des lucioles, des brebis et des chats. Un monde nocturne où des histoires d’ombres chinoises, de miroir magique et de peintures préhistoriques s’entremêlent. Dans la nuit, un être préhistorique vient chercher Myrtille.

     

    Jeudi 31 mars de 14h à 16h45

    Cinéma Le Kursaal

    Conversation : Vincent Dieutre et Nino Laisné, avec Vanessa Desclaux

    Vincent Dieutre
    Vincent Dieutre suit des études de cinéma à l’IDHEC de 1984 à 1987 et écrit un mémoire de DEA sur « l’esthétique de la confusion ». Il est lauréat en 1989 d’une bourse de la Villa Médicis hors les murs à Rome et à New York. Il enseigne le cinéma à l’université de Paris VIII et à la Fémis. Il a enregistré des entretiens avec Leo Bersani, Yaël André ou Jean-Paul Civeyrac. En 2012, il réalise Jaurès, film dans lequel le réalisateur raconte son histoire d’amour avec Simon à travers des images prises depuis l’appartement de ce dernier à la station de métro Jaurès à Paris.

    Nino Laisné
    Que ce soit par la réalisation de films, d’installations vidéo ou de photographies, les oeuvres de Nino Laisné proposent une approche métissée du langage cinématographique et des musiques traditionnelles. Autant musicien qu’artiste visuel, il puise dans le répertoire  folklorique tout le potentiel d’une fiction. Ses images sont le résultat d’une esthétique minutieuse, toujours empreintes d’une certaine étrangeté. Des témoignages chantés qui resteront anonymes. Des instants suspendus où la connexion est rompue. Une manière
    d’interroger la narration, le rythme des images, leur tempo. Ses projets l’ont amené à exposer dans différents pays comme le Portugal, l’Espagne, l’Allemagne, la Suisse ou
    encore l’Argentine. Il est régulièrement invité à produire de nouvelles pièces lors de résidences de création (Park in Progress à Chypre et en Espagne, Pollen à Monflanquin, etc), et a reçu l’Aide Individuelle à la Création de la DRAC Aquitaine. Ses récents projets vidéo sont également présentés dans différentes salles de cinéma et festivals, dont le FID Marseille et la FIAC Paris.

     

    Jeudi 31 mars à 17h

    Cinéma le Kursaal

    Viaggio nella dopo-storia

    Un film de Vincent Dieutre
    81 min, 2015


    Hanté par Rossellini et le Voyage en Italie qu’il a vu enfant, un cinéaste se rend à Naples pour y préparer son Exercice d’Admiration. Loin du remake, un autre film se dessine peu à peu, entre crise des déchets et mariage gay, fiction et documentaire. Film présenté au Forum de la Berlinale 2015. stence, oublier de faire « œuvre ». Soeren, Emily, Thomas et John se détachent de leur travail poétique pour se perdre dans la relation. Seule Cordélia, personnage extrait du « Journal d’un séducteur » de Soeren, n’existe pas selon la même modalité. John cherche à la courtiser en s’appuyant sur les écrits de Soeren… Tourné en super 8 mm et transféré sur support vidéo, le film se présente sous la forme d’un souvenir où les personnages s’interrogent sur le sens de leur existence et leurs relations. Des sculptures ponctuent le film, jouant un rôle structurel dans l’équilibre narratif.

     

    Jeudi 31 mars à 19h

    Frac, salle de conférence

    Un instant

    Un film de Nino Laisné
    2012, 16 min

    Une femme d’un certain âge vit seule dans son appartement. La monotonie de ces dernières années semble l’avoir refermée sur elle-même, peu à peu étrangère aux choses qui l’entourent. Ses gestes sont moins précis, tout prend plus de temps… Elle est absente de sa propre vie, jusqu’à cet instant où son regard se pose de nouveau sur son image. Une transformation, teintée de doute, où la caméra se fond dans un rythme lent, éveillant un infime bouleversement.

    En présence (piedad silenciosa)

    Un film de Nino Laisné
    2013, 8 min 15

    Sur la scène d’un auditorium, un chanteur à la voix troublante entonne une tonada vénézuélienne. La salle est vide. Derrière lui, un théorbe et une guitare baroque répondent à son chant, tandis qu’en haut des gradins, une porte s’ouvre discrètement. De loin, une jeune fille observe la scène, captivée par ce qu’elle entend. Le trio interprête alors la embarazada del viento, une chanson traditionnelle de l’île Margarita, dont le texte aborde la grossesse mystérieuse d’une adolescente. Un bouleversement quasi-imperceptible se fait alors sentir chez la jeune fille, un désordre intérieur.

    Folk Songs

    Un film de Nino Laisné
    2014, 12 min 30

    Folk songs propose un montage de témoignages d’immigrés clandestins et de victimes de trafficking. Des récits où chacun se livre avec retenue, marqués par des chants spontanés particulièrement incarnés. Une approche singulière de la mémoire et du déracinement.

     

    Jeudi 31 mars à 20h

    Frac

    El baño

    Un film de Nino Laisné
    2009, 9 min

    + Soirée de clôture

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