Le film et son double – Érik Bullot / Silvia Maglioni & Graeme Thomson

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    Mardi 14 avril 2015, 20 heures
    Les Laboratoires d’Aubervilliers – 41, rue Lécuyer – 93300 Aubervilliers

    Voyage en ballon

    Traité d’optique

    Conférence-performance d’Érik Bullot, 45 min

    « Si vous changez une à une toutes les pièces de votre voiture, le véhicule dont vous vous servez est-il encore celui que vous avez acheté ? », s’interroge Pierre Sorlin. Ainsi en est-il, bien sûr, du cinématographe. Nous avons changé une à une toutes ses pièces, support, caméra, projecteur, tout en continuant à l’appeler du même nom. Quelque chose s’est-il perdu en route ? Si le cinéma s’est métamorphosé, est-il devenu autre ? Son avatar a-t-il emprunté un autre véhicule ? Le corps du cinéma peut-il se dédoubler ? Un film peut-il rencontrer son double ou son spectre ? Est-il susceptible d’une restauration ? Telles sont quelques-unes des questions qui animent cette conférence dédiée à un film d’étude oublié, Traité d’optique, réalisé en 1987, basé sur les premières pages du livre de Paul Virilio, Esthétique de la disparition, réactivé selon l’hypothèse d’un cinéma performatif.

    A hard case speaking soflty, Silvia Maglioni & Graeme Thomson

    A hard case speaking softly
    underwritten by shadows still
    A soft touch playing hard to get

    Conférence-performance de Silvia Maglioni & Graeme Thomson, 45 min

    Dans le sillage de leur recherche autour de la matière noire du cinéma, l’Univers infra-quark et les Comités Nocturnes, Silvia Maglioni & Graeme Thomson envisageront le matériau des sous-titres comme l’ombre auditive d’un film caché dont les contours dispersés gisent au sein d’images disparates réclamant, en silence, de nouveaux modes d’écoute.

     

    Érik Bullot est cinéaste et théoricien. Auteur de nombreux films à mi-chemin du film d’artiste et du cinéma expérimental, il a publié récemment Renversements 2 (Paris, Paris Expérimental, 2013) et Sortir du cinéma. Histoire virtuelle des relations de l’art et du cinéma (Genève, Mamco, 2013). Sa filmographie compte plus d’une vingtaine de titres, dont le Jardin chinois (1999), l’Attraction universelle (2000), le Singe de la lumière (2002), Glossolalie (2005), Trois faces (2007), L’Alliance (2010), la Révolution de l’alphabet (2014). Son travail a été présenté dans de nombreux festivals et musées, notamment le Jeu de Paume (Paris), le Centre Georges Pompidou (Paris), la Biennale de l’image en mouvement (Genève), le CCCB (Barcelone), La Enana Marrón (Madrid), le New Museum (New York). Une monographie accompagnée d’un DVD lui a été consacrée en 2003 aux Éditions Léo Scheer. Membre du collectif pointligneplan, il a coordonné l’ouvrage pointligneplan, Cinéma et art contemporain (Paris, Léo Scheer, 2002). Il fut professeur invité à l’Université de New York à Buffalo (2009-2011) et au CIA (Centro de Investigaciones Artísticas) à Buenos Aires en 2013. Il enseigne le cinéma à l’École nationale supérieure d’art de Bourges et dirige le post-diplôme Document et art contemporain à l’École européenne supérieure de l’image (Poitiers-Angoulême).

    Silvia Maglioni & Graeme Thomson (vivent et travaillent à Paris) sont des cinéastes dont le travail interroge les formes et fictions potentielles émergeant des ruines de l’image cinématographique et dont la pratique comprend également la création d’installations son et vidéo, d’expositions, de performances, eventworks, émissions de radio expérimentale, tube-tracts et livres. Leur premier long métrage, Facs of Life (2009) est nourri d’une série de rencontres avec d’anciens élèves de Gilles Deleuze et les archives vidéo où ils apparaissent. Entre documentaire, fiction et essai, le film explore des différents aspects de l’héritage philosophique de Deleuze. In Search of UIQ (2013) révèle le scénario de science-fiction disparu de Félix Guattari, Un Amour d’UIQ, par le biais d’une suite de fabulations et reconstitutions spectrales, en relation avec d’importantes transformations sociales et politiques de notre époque, depuis les luttes autonomistes jusqu’à l’encodage digital de la vie.
    Depuis 2005, la production des artistes (et, de temps en temps, leur résistance à la production) émane de Terminal Beach, une zone constructiviste pour la réflexion critique et l’expérimentation des nouvelles configurations d’image, son, texte et politique, en interrogeant les modalités du regard et de l’écoute – parfois en collaboration avec d’autres collectifs. Leur travail a été présenté dans de nombreux festivals internationaux et dans plusieurs centres d’art, récemment: FID-Marseille, Bafici, Jihlava, Anthology Film Archives, Tate Britain, Serralves, Centre Pompidou, MACBA, Ludwig Museum, REDCAT, Castello di Rivoli.

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